Marine Ky est une artiste plasticienne reconnue au plan international.
Nourrie de son patrimoine culturel et ses origines cambodgiennes, mais aussi des fractures de l’exil, elle travaille à transposer les thématiques spirituelles bouddhistes, les esthétiques orientales et les techniques ancestrales de l’Asie pour réaliser ses gravures et impressions sur papier et sur soie, mais aussi des installations / sculptures.
Ses projets intègrent une dimension de mémoire, de transmission et de partage, auxquels elle associe des ateliers participatifs et pédagogiques.
Elle a travaillé la gravure au sein d’ateliers aussi prestigieux que l’Australian Print Workshop, à Melbourne, l’Atelier Frélaut & Lacourière, à Paris et dans le cadre de résidences à Chiang Mai, en Thaïlande, à Aomori et à Fukuoka, au Japon, à Cork en Irlande et Shenzhen en Chine.
Elle réalise ses premières expositions individuelles dès 1997 en Australie et expose ensuite régulièrement avec le soutien de « Australian Galleries » à Melbourne et à Sydney, puis à Phnom
Penh, à Tokyo, à Singapour où elle obtient un prix en 2016 dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain.
Téléchargez le dernier CV de Marine
et la liste des spectacles ici :
De l’œuvre à l’esprit
L’œuvre de Marine Ky est prolifique, son inspiration généreuse. Elle se déploie en une profusion de formes, motifs, couleurs, textures, supports.
Subtil mélange d’éternité et d’éphémère, elle tend à unir tracés et supports au nom d’une esthétique qui en appelle autant à la grâce qu’à la rigueur. Cette précision, cette exactitude, tiennent au mode d’exécution de l’artiste, la gravure.
Plus exactement, Marine Ky travaille le cuivre. Sa méthode privilégiée est celle du «vernis mou», dont elle recouvre les plaques de métal d’une fine couche uniforme.
La texture particulière de ce vernis permet de prendre aisément l’empreinte des motifs pressés sur les plaques. Les parties les plus saillantes des textiles révèlent ainsi les surfaces qui vont être travaillées à l’acide.
La longueur de l’exposition de ces zones à la solution chimique détermine la profondeur de la morsure sur le métal : plus elle est profonde, plus l’encrage sera prononcé.
Cette technique croise ainsi deux paramètres : le travail préalable du textile utilisé, tissé soit à la main, soit en machine, qui détermine sa texture, et la maîtrise de l’exposition du cuivre à l’acide.
Elle nécessite donc une union harmonieuse entre savoirs-faires artisanaux et inspiration artistique.Elle n’en est pas pour autant moins «noble» que d’autres modes d’expression plus classiques, comme la peinture ou la sculpture, mais simplement plus méconnue.
Le talent de Marine Ky fait oublier ces différences d’approche. Son travail sur la lumière, la superposition des motifs, l’interpénétration des formes et des fonds comme l’utilisation des volumes confèrent à ses réalisation une esthétique particulière, à nulle autre semblable, où domine une dynamique circulaire qui touche à l’universel.
Elle y ajoute une réflexion sous-jacente sur l’éphémère et l’importance de l’instant présent, où le geste du créateur importe autant que l’œuvre qui en résulte.
Yves Le Faou